Par pays

18 January 2013

Tahiti. Ahhh, qui n'a pas un jour rêvé de s'arrêter un jour en Polynésie ? En tout cas, nous, c'était une étape qui nous excitait tout particulièrement. Nous avons choisi de ne pas nous attarder sur l'île de Tahiti même. On a préféré aller passer nos deux semaines de vacances dans le voyage sur l'île de Moorea, juste en face.
Bien sur, nous atterrissons à Papeete donc nous visitons un peu la ville. Mais si le nom peut faire envie, en fait, il n'y a rien de spécial à voir ici. A part le grand marché et la cathédrale, c'est plutôt moche et sans intérêt ... Direction le ferry. Mais pour quitter l'aéroport, on choisit l'autostop plutôt que le taxi à 30€ les 5 km. Et tout de suite on est dans le ton. Une Tahitienne un peu fofolle nous attrape et nous fait gentiment visiter la ville en nous racontant toutes sortes d'histoires de la vie en ville. Ici c'est petit tout le monde se connaît. On a donc droit aux derniers ragots tout frais.
Après un petit coup à boire dans sa boutique de perles noires (la spécialité du pays), nous allons acheter nos tickets pour Moorea.



Vous devez vous en douter, la vie est très très chère en Polynésie et l'hébergement n'y fait pas exception. Ce sera donc 15 jours de camping pour nous ! Mais au bord d'un magnifique lagon qui nous promet un bain rafraichissant chaque matin, il n'y a pas de quoi faire la tête.


Ça ne vous avait surement pas échappé, nous sommes partis juste avant le jour de l'an. En fait nous avons décollé le 30 au soir pour atterrir le 29 décembre au soir aussi... Nous aurons donc vécus la journée du 30 décembre deux fois dans notre vie. Heureusement que nous n'ayons pas été interrogés dans une enquête criminelle "Où étiez vous le 30 décembre entre 12h et 13h ? _ Euh, à Auckland et à Papeete m'sieur :D".

Bref, pas d'extravagance pour nous pour fêter la nouvelle année. L'île n'est pas bien grande, nos bourses pas bien remplies, ce sera donc dîner dans la cuisine commune et bain de minuit, mais 11h après vous. Et finalement, comme souvent, les choses simples sont les plus appréciables.

La vraie difficulté ici n'étant pas spécialement l'argent en fait. Mais plutôt de trouver des produits. On se croirait en état de guerre. "Vous avez de la baguette ? Ah non, la prochaine fournée est pour jeudi (dans 5 jours)". On fera donc avec du pain de mie. Un petit coup d'auto stop (ça marche bien ici) pour aller se ravitailler au grand magasin de l'île nous permettra tout de même de passer la soirée avec du vin, du saumon fumé, de la rosette et du fromage. Quel plaisir de retrouver des produits français ! Pour les œufs par contre, c'est le vendredi à 9h. Il faudra donc attendre toute une semaine.




Finalement, on fêtera dignement cet évènement avec nos amis du camping. Nadia, une Libano-Germanique qui vit au Canada mais qui travaille à Hawaii et qui passe ses vacances à Tahiti (normal), Anne-Laure et Julien, deux Vendéens et Laura et Joel deux sympathiques Vancouverois. On parle finalement la plupart du temps en anglais.


Sinon, comment résumer ces 15 jours dans cet endroit paradisiaque ? Et bien soleil, plage, baignade, sieste, bouquinage et ainsi de suite. Ici, on vit vraiment dans les clichés que l'on peut avoir sur la Polynésie. Des couleurs extraordinaires, de la chaleur étouffante et des tahitiens sympas et cools. Il ne sont vraiment pas pressés ici, mais personne ne se prend la tête et c'est reposant.


Le matin, Laura et Joel nous ouvrent une coco fraichement cueillie de l'arbre pour en boire le jus. C'est gratos et très nourrissant.



Les œufs arrivés, avec quelques autres produits qui nous faisaient envie, on en profite pour faire une session crêpe ! Rémi aux commandes, j'initie les canadiens à la cuisine bretonne, et ils aiment ça.





Mais il ne faut pas oublier que nous sommes en saison des pluies/tempêtes en ce moment ici. Il peut faire un temps splendide et le temps de tourner la tête, on tombe nez à nez avec ça.



Et 10 minutes plus tard, c'est reparti, super beau temps.








Moorea peut paraître paradisiaque mais la vie y est assez dure. Le Club Med s'est retiré de Polynésie il y a 10 ans maintenant et l'économie locale s'en ressent. Les restaurants ferment, les boutiques aussi. Pour trouver une banque et un distributeur qui fonctionne, il faut parfois parcourir 20km ...
Le Club Med de Moorea était voisin avec notre camping. Nous avons pu voir ses "ruines". Ça fait une drôle d'impression de voir ce village fantôme. Plusieurs rumeurs sur les causes de la fermeture circulent. Héritiers des terres du CM qui n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le Loyer, avantages fiscaux en fin de droits, chantage du Club Med qui a menacé de se retirer pour obtenir des avantages financiers (et qui à mis à exécution). Finalement certainement une histoire de gros sous qui pénalise beaucoup les habitants avec une réaction en chaine sur le manque de touristes.




Histoire de reprendre un peu la forme après toutes ces crêpes mais sans forcer sur nos genoux martyrisés par la rando, on se loue un petit kayak pour faire le tour des petites îles environnantes. On découvre une eau encore plus belle, limpide et turquoise et des plages magnifiques. Notamment celle de Coco Beach qui n'est pas si belle mais qui mérite le détour rien que pour son nom rigolo.


















Chaque soir, le coucher de soleil sur la mer est plus intéressant que n'importe quelle émission de télé.





Histoire de renouer avec nos habitudes asiatiques, nous avons décidé de louer un petit scoot pour faire le tour de l'île. On a longuement hésité entre ça et les vélos, mais l'île fait 62km de circonférence tout de même.








A midi, petit arrêt casse croûte avec vue-comme-on-en-a-pas-tous-les-jours. Une bonne vielle baguette et du brie avec des petites écoliers en dessert. Aaaahhhhh qu'est-ce que c'est bon de retrouver la France !


Nous allons visiter deux belles et grandes chutes d'eau qui ne sont accessibles qu'après une petite marche dans la jungle. C'est pas évident en tongs mais ça vaut le coup !













On finira la journée par un bon bain sur la belle plage de Temae. Toujours sous la menace d'un ciel bien noir. On se prendra une bonne saucée sur le chemin du retour.









On forcera un peu sur le scooter pour grimper un peu et monter au Belvédère. Un beau point de vue sur la côte.




Et puis on forcera encore un peu plus pour grimper en haut de la montagne magique. Rien que le nom nous plaisait. Selon les habitants, lorsqu'on monte tout en haut, on voit tous les dégradés de bleu dans la mer et on peut contempler la vallée dans les terres et c'est magique.






Et finalement, comme un bon épisode d'Astérix, notre aventure en Polynésie se finira par un bon banquet aux crêpes !





Nous ne vous avons pas tout dit encore sur notre séjour ici. Nous avons passé la soirée au Tiki Village, un village typique polynésien habité qui perpétue la culture tahitienne. Il a été fondé par un Français de métropole et outre l'aspect touristique de la chose, on y mange bien et on passe un bon moment devant un spectacle. Mais ce sera pour un prochain article.

Juste un dernier mot sur Tahiti et la Polynésie Française. Nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre à vrai dire en arrivant ici. TOM, territoire indépendant ? On tombe rapidement sur des voitures de gendarmes et tout ici nous rappelle la France. Nous avons été accueillis vraiment formidablement par les Tahitiens et nous avons rapidement compris que le pays sombrait complètement économiquement. Il ne survit que par le soutien financier de l’État français car la seule ressource du pays est le tourisme et les différentes crises sont aussi passées par là.

Tous les Tahitiens que nous avons rencontrés sont unanimes pour nous dire qu'ils ne souhaitent pas l'indépendance et qui voudraient même être rattachés à la France comme un département à part entière. Les indépendantistes sont en fait des gens qui ont des intérêts économiques encore une fois. Mais ils sont puissants. Ça laisse à réfléchir sur les dégâts de la colonisation et la transition vers l'indépendance ...


A - Camping 'Chez Nelson'