20 April 2013

bolivie Tupiza et le Sud Lipez

Une grosse page se tourne dans notre voyage. Nous laissons l'Argentine derrière nous, non sans une certaine amertume. Mais ce qui nous attend, nous le savons, est certainement l'une des plus belles étapes en Amérique du Sud : Tupiza et le Sud Lipez en Bolivie.

Mais avant dans arriver là, il faut passer plusieurs épreuves. Celle du bus de nuit en Argentine se passe sans véritable ennui hormis le fait de se retrouver à 6 heure du matin à la frontière bolivienne avec un froid de canard. Celle du changement d'heure assez incompréhensible est assez vite maitrisée. Quant au passage à la migration des deux pays, c'est expédié en quelques minutes. On traverse un pont-frontière dans un froid glacial et ça y est, nous sommes en Bolivie, à Villazon. Nous nous rendons au terminal de bus pour rejoindre Tupiza à environ 4h de route d'ici. Le soleil se fait connaître et en l'absence de nuage, il est vraiment apprécié à sa juste valeur. Nos petits corps se réchauffent rapidement et nous patientons tranquillement jusqu'à 8h, heure supposée d'ouverture des guichets de bus.

Supposée, oui, car en Bolivie, on est jamais vraiment sur de rien. Ici, quand vous posez une question, on préfère vous répondre n'importe quoi que d'avouer qu'on ne sait pas ... Il faut donc aller à la pêche aux infos pour savoir où, quand et pour combien nous pourrons prendre le bus. Parce que l'heure passe et toujours pas de bus. Quand on demande dans les guichets, on nous répond 15 bob (environ 1,70€ ouf les prix ici nous font souffler). Pour l'horaire, nous aurons droit au traditionnel "mas tarde" bolivien. Littéralement, "plus tard".

On fini donc par se renseigner sur la route avec plusieurs autres jeunes touristes dans notre cas. On apprend vaguement qu'il y a eu des inondations et qu'il faut faire un détour, ce sera plus long et plus cher. Mais que, oui, il y aura bien des bus. Mas tarde. Ce soir peut être. Alors on fait comme tout le monde, on alpague les taxis et on leur demande de nous emmener. Gênés, ils n'osent pas dire non. Certain disent que c'est pas possible, d'autre nous affirment que oui, ils repassent, ils font juste le tour. Et on ne les revoit jamais.

Dernière solution, demander à des 4x4 privés stationnés devant la gare. Le prix n'est pas le même, on nous demande 80 bolivianos par tête pour nous emmener avec un minimum de 5 personnes. Les locaux autour sont outrés par les prix et nous disent de refuser, ne serait-ce que par principe même si ça fait moins de 10€ ...

On trouve finalement une voiture acceptant de nous véhiculer pour 50 bob en passant par le désert et non la route. On accepte et on se tire !
Après 2h30 de route pas vraiment agréable sur de la piste (quand elle existe !) nous rejoignons enfin la route principale. Notre chauffeur a passé plusieurs coups de fils durant le trajet, à tel point que nous le pensions perdu !

Et puis non, nous comprenons enfin. Point d'inondations, il y a un blocus sur la route. Les bus sont en grève pour protester contre leurs conditions de travail, nous n'en aurions pas eu de la journée (au moins). Manque de bol, ils ont bougé le barrage de 6 km par rapport à la veille et au lieu de nous retrouver derrière, nous voici en plein front.

Quelques minutes de tergiversations s'en suivent. Une voiture qui nous précédait décide de forcer le barrage. Mauvaise idée, coups et jets de pierres, vitres brisée. La voiture passe mais à quel prix ... Nous retrouverons d'ailleurs les passagers en état de choc à Tupiza.

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Au loin, le blocus

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Notre deuxième chauffeur

Notre chauffeur refuse de prendre le risque avec son beau 4x4 et nous le comprenons. On débarque donc ici dans l'idée de faire du stop derrière le blocus. La première ville est à environ 1h30 de marche dans le désert avec nos sacs à dos.
Coup de chance, nous voyons une voiture dans le sens inverse qui dépose des passagers clandestinement et retourne à Tupiza. L'homme accepte de nous emmener la peur au ventre. En chargeant nos bagages, un des camions du blocus démarre et fonce sur nous. Notre voiture démarre et nous montons en marche !

Ouf, nous voici enfin à Tupiza. L'entrée en matière en Bolivie est vraiment riche en émotions. Mais comment blâmer ces travailleurs qui sont exploités pour une bouchée de pain ...

La ville de Tupiza se révèle être une agréable petite bourgade pleine de charme. Une petite place, une belle église et le soleil qui transperce les arbres touffus pour nous offrir une chaleur et une lumière tamisée. On se dit qu'on a pas fait tout ça pour rien. On fait quelques courses au marché. Sur notre liste, de bons fruits du pain français (et pour le coup, rien à dire il croustille comme il faut) et puis des petits fromages de chèvre délicieux.

Dans notre auberge à 9€ la chambre double, on se pose dans la cour. A l'ombre d'un figuier que nous délesterons de pas mal de fruits. Les autres touristes nous regardent avec des yeux étonnés. Quand on leur explique que ce sont des figues et que c'est délicieux, on passe pour des illuminés. Tant mieux, ça en fait plus pour nous. Avec le fromage et le pain, on se régale.

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Ensuite c'est sieste bien méritée durant une bonne partie de l'après midi. On se réveille avec un mal de crâne assez violent. On ne se pose pas trop de question, une aspirine et une ballade et puis ça passe. Surement la fatigue.

On écume le mercado negro et tous les magasins de photo/informatique. Impossible de trouver un chargeur pour notre appareil photo. On se rend enfin à une agence nous proposant de faire ce pour quoi nous sommes venus. Un tour en 4x4 de 4 jours et 3 nuits dans la région, repas inclus pour finalement nous déposer à Uyuni. On nous propose de partir le lendemain, on est assez enthousiastes et vu le prix affiché, on a des mines qui ressemblent fortement à un "shut up and take my money !". On nous a déjà parlé de ce tour, des paysages magiques à perte de vue, nous sommes excités et impatients. Seul bémol, nous n'aurons pas le gros appareil photo, seulement le compact ... C'est la vie.

La dernière nuit est difficile, le mal de crâne revient soudainement et nous comprenons enfin. On se sent même un peu - voire très - bêtes. Nous sommes ici à 2900m. Nous manquons d'oxygène, le sang n'irrigue pas bien le cerveau, nous sommes déshydratés. Les hauts plateaux sont trompeurs, nous sommes bien en altitude, comme au plus haut d'une station de ski alpine.

Mais plus grave que ça, nous dormirons demain à 4200m et nous atteindrons des pics à 5200m puis 5900m au plus haut. Allez, on y pense pas, ça va bien se passer. Au petit matin, on se retrouve devant l'agence. Deux voiture sont prêtes. Trois Allemandes et une Australienne dans la première. Nous, nous serons accompagnés de James, un Anglais vivant à Biarritz et Nicole sa copine suissesse. Ils parlent quelques mots de français. Nous faisons connaissance et le feeling passe assez bien dès les premiers instants. Nous savons que nous serons en bonne compagnie. C'est vraiment le genre de chose que l'on sent rapidement quand on fait des rencontres en voyage. Allez, hop, on charge les sacs à dos sur le toit de la voiture et on décolle !

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La fine équipe

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Notre voiture

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On quitte la ville

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Les boliviennes en habits traditionnels, les cholitas

On ne tarde pas à en prendre plein les yeux. A peine la ville quittée, on est bouche bée. On commence par El Sillar. La route franchit une crête étroite entre deux pics et deux vallées. S'en suivent des cirques accidentés taillés à flan de montagne et érodés en aiguille, ce qui fait penser à une forêt de pierre.

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On ne rêve pas. Avec Natalia, on se regarde et on pense immédiatement à la même chose : l'Ouest Américain. Les mêmes paysages désertiques et la même roche érodée. Le désert est sublime.

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Et nos premiers lamas

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Ah pas facile de trouver une cachette pour les pauses pipi

Et oui, les pauses pipi, c'est assez problématique. Nous ne sommes pas épargnés par le mal de l'altitude. Maux de tête, fatigue. On se sent faible et apparemment, ça accélère les accomplissements de besoins naturels. Si on ajoute à cela qu'on a bu 2 litres de flotte chacun ...

Mais vient l'heure du déjeuner. Teresa, notre cuisinière nous prépare un délicieux poulet accompagné de légumes. Un pic-nique comme on en a jamais fait.

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Le reste de l'après midi, ce sera principalement de la voiture. Le premier jour, nous devons rouler un bon moment pour atteindre le parc national. Nous ne sommes vraiment pas au meilleur de notre forme, mais la nature est là, et bien belle.

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Au loin, les sommets enneigés de la cordillère Lipez

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Des suris, des sortes de petites autruches

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Les lamas tentent de rentrer dans la voiture

Et comme la vie dans le désert, ce n'est jamais paisible. Une petite galère. Un pneu crevé. Mais Javier (prononcez bien "ravière") nous arrangera ça en quelques minutes. C'est assez courant ici en fait.

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On en profite pour poser, malgré le soleil et la sècheresse, il fait froid

On reprend la route pour rejoindre le village en ruine de San Antonio de Lipez, au pied de Cerro Lipez.

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Cerro Lipez

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Un des rares villages dont les maisons sont construites en pierre et non en terre cuite.

C'est une mine d'argent qui a donné naissance à cette ville à l'arrivée des colons espagnols. L'argent a fait venir quelques 20 000 personnes dans ce village mais les conditions difficiles et l'éloignement dans le désert ont rendu l'exploitation non viable.

Nous nous rendons maintenant dans le parc national Eduardo Avaroa dans le petit village de Quetena Chica pour passer la nuit.
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Laguna Morejon et Rémi

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Plus de 4800m, la nuit va être difficile ...

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La beauté des lieux nous fait tout oublier

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Le volcan Uturuncu

Le soir nous aurons droit à une jolie collation. Un bon bouillon de soupe aux légumes accompagné de purée et de viande. Le tout avec un petit thé agrémenté de feuilles de coca.
Ale
Car oui, là, ça devient dur. Surtout pour Natalia. Impossible de sortir du lit. Nausée et mal de tête. Tout le monde nous fait gentiment remarquer qu'on est un peu des imbéciles de partir comme ça sans faire d'acclimatation au préalable. Oui bon, hein ... bon. Mais on est
aux petits soins avec nous. Chacun y va de son remède de grand mère. Feuilles de coca à mâcher, homéopathie, beaucoup d'eau, cachet contre le mal des montagnes. Jarvier ira même cueillir quelques plantes chelous dans le jardin pour nous les donner en infusion. La nuit sera difficile. Seront-nous remis pour la suite le lendemain matin ? Réponse au prochain épisode !

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maman ;o) April 20, 2013, 9:55 p.m.

bisou d'Antibes les mômes ... c'est moins haut ^-^

pem April 20, 2013, 10:38 p.m.

bon rétablissement à Natalia. les paysages sont magnifiques !

Tata Y April 20, 2013, 11:33 p.m.

Une superbe expédition. Heureusement que vous êtes à plusieurs à parcourir ces paysages arides qui sont plus que magnifiques. Effectivement ils rappellent l'ouest américain. Au Mexique nous avons un peu souffert de l'altitude mais je pense en comparaison avec votre expérience c'est un peu différent. Natalia a l'air si malheureuse dans son duvet. J'espère que tout est rentré dans l'ordre pour vous. Rémi sur la photo où tu es seul, ton pantalon se confond avec la terre et le haut ressemble au ciel. Très jolie photo. Les costumes colorés des femmes sont très beaux Quant aux lamas, j'adore celui qui est seul, tout petit et blanc. Il est trop mignon :) Le pain et le bon fromage devaient être délicieux ! Merci pour ce joli reportage - Actuellement il fait beau chez nous mais l'air est encore assez frais Bisous à vous deux

mama&tata April 21, 2013, 11:03 a.m.

Właściwie to wzięliście udział w realnym westernie zaczynającym się od niechcianego udziału w konflikcie pracodawca-pracownicy, po widoki rodem z najlepszych filmów kowbojskich,z rysem historycznym dotyczącym sławnych przestępców Dzikiego Zachodu.Jest Wam czego pozazdrościć i człowiek niejednokrotnie gryzie się w hm... szynkę bo zdjęcia pokazują cudowną krainę, o której nie miało się zielonego pojęcia.Owszem wiadomo było,że jest taki kraj Boliwia i w zasadzie to było wszystko a tutaj patrzcie jaka perełka krajobrazowa, właściwie nie ma jakichkolwiek akcentów nowoczesności jest tak jakby czas w miejscu stanął i to jest najfajniejsze.Te dwie boliwijskie "laski" w tych uroczych strojach rodem z zeszłego wieku są najlepszym na to przykładem i jeśli do tego dodamy kamienne budowle no to mamy komplet, że życie w tamtym regionie biegnie nieśpiesznie własnym rytmem.Szkoda nam Was ,że musicie znowu przechodzić przez koszmar braku aklimatyzacji sądziliśmy,że to tak jak w chorobie morskiej raz się człowiek pomęczy a potem już jest lżej ,no ale widać nie jest to tak samo.Natalia kiedyś zbierałaś kaktusiki przydały by się takie, z którymi masz zdjęcie to dopiero były by okazy w naszych polskich warunkach.Jedna z lam ma na uszach frędzle czy to jakieś oznakowanie czy też czyjś dowcip ,barwy w każdym razie zbliżone do polskich są tam też bardzo sympatyczne osiołki podobne do niektórych ważniaków nie powiem z jakiego kraju.Biedny ten kokonek na łóżku mina taka zbolała ale najważniejsze,że uśmiech pozostał mamy nadzieję szybkiego powrotu do normalności.Życzymy aby nie spotkały Was kolejne utrudnienia na trasie chociaż to Ameryka Południowa i dzieją się tam rzeczy, jak mawia Ferdek Kiepski, o których się fizjologom nie śniło.Ściskamy mocno i jak zwykle czekamy na więcej!

julien April 22, 2013, 11:24 a.m.

un superbe paysage, l'histoire de la planète bon courage pour l'altitude. Continuez à mâcher :)

Dan & 3 Princesses April 23, 2013, 1:24 a.m.

Mdr !! les bleus à la montagne :) Vous avez vomi ? (Tiens maman n'a pas fait sa vanne du Lama...) Gros bisous de soutien aux Montagnards !

Papa April 23, 2013, 8:56 p.m.

Quelle aventure pour arriver jusqu'à là-bas ! Un reportage comme je les aime, c'est superbe! Bisous depuis Varsovie.

Spooooocky April 28, 2013, 12:05 p.m.

GENIAL !