Par pays

08 September 2012

Exit la Thaïlande, bonjour le Cambodge. Enfin tout ne fut pas si facile. Si le Cambodge est un pays qui, à l'heure où j'écris ces lignes, nous a charmé, l'explosion du tourisme depuis tout récemment a furieusement développé l'effet pervers de la chose : l'arnaque et la corruption.

Ainsi, après plusieurs bus depuis Koh Chang, nous avons rejoint la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge. Aranyaprathet-Poipet, ah cette frontière si connu des voyageurs. Une des plus empruntées. Alors là bas, c'est tout un cirque. Déjà, côté thaïlandais, il faut esquiver les multiples "bureaux d'immigration" qui vous expliquent que c'est ici qu'il faut prendre le visa, que c'est obligatoire. Évidemment, c'est complètement faux, ils vous vendent le visa à un prix exorbitant. Et si vous leur dites que vous comptez le prendre à la frontière directement, ils vous racontent qu'il faut attendre 3 jours, ce qui est encore une fois complètement faux.
Nous sommes donc passés directement au poste frontière où nous avons payé seulement $20 par personnes et ... 100 bahts qui vont très certainement dans la poche du policier.


Mais une fois arrivés dans la ville de Poipet au Cambodge, nos malheurs ne sont pas terminés. Nous nous étions rencardés sur la combine donc nous ne sommes pas tombés dans le panneau mais en gros, on vous oblige à prendre une navette gratuite qui vous emmène vers une station de bus touristiques qui pratique des prix hallucinants. Ils sont très persuasifs et si vous refusez de prendre le bus, des agents vous suivent et dissuadent les taxis privés de vous prendre ou effraient les locaux à qui vous demandez le chemin pour la station de bus "normale". Tout cela est organisé par une mafia et soutenu par le gouvernement. C'est assez triste.
Nous sommes arrivés tardivement à Poipet et la nuit tombante accompagnée par un déluge menaçant (ça va souvent de paire) nous a un peu obligés à sauter dans un taxi privé. Pour $20, il a fait les 115 km qui nous séparaient de Battambang, de nuit et sous des trombes d'eau. Ca peut paraitre peu cher, mais dans le pays, ça l'est !

Ouf, ça y est, nous sommes enfin à Battambang, l'ancien grenier du Cambodge qui a conservé un style architectural colonial et qui pour la résumer en un mot, est une ville sacrément cool ! On y reconnait la présence historique étrangère avec la maison du gouverneur thaï et sa place juste devant avec une borne kilométrique française. On dit que cette place n'a pas changé depuis 1930.




Une des activités à faire à Battambang, c'est le Bamboo Train. C'est une voie ferrée hors service qui est utilisée par les locaux pour transporter de la marchandise ou des touristes (c'est plus rentable ^^). Le fonctionnement est à la fois amusant et flippant. Juste une sorte de radeau de bambou muni d'un moteur posé sur des essieux et relié par une courroie. Quand on sait que ça roule jusqu'à 50km/h, c'est pas rassurant. Mais c'est vraiment un moment unique de traverser cette jungle abritant quelques vaches par-ci par-là.







C'est sur que c'est un truc à touriste dans un sens (d'ailleurs, le policier en charge de vous accueillir prend ses $3 sur les $5 par personne que cela coûte). Mais c'est à faire. Nous avons été touchés par les gens que nous avons trouvés au bout de ce train pas comme les autres. J'en ai parlé un peu sur Facebook, des gens assez simples, pas bien riches qui essaient eux aussi de croquer un peu dans cette pomme du business tourisme. En temps normal, et spécialement au Cambodge, c'est le genre de personne que l'on essaye de fuir, mais avec eux, nous avons vraiment passé un bon moment. Une mention toute spéciale aux enfants présents qui nous tressaient des fleurs avec des feuilles de palmier et notamment cette petite fille de 10 ans qui parlait un anglais "fluent" avec un accent parfait, mais aussi du français (capable de tenir une conversation avec un accent nickel) et même quelques mots de polonais ! Le plus étonnant dans tout ça, c'est que ces enfants ont tout appris au contact des touristes et non à l'école. On aura droit à une visite guidée de la fabrique de briques de terre avec des explications techniques très détaillées en anglais. Ils ont su répondre à toutes nos questions. Très grosse émotion là bas.


Les gens en général sont vraiment d'une gentillesse extrême au Cambodge. Spécialement les enfants. C'est tellement rare pour des touristes comme nous de recevoir des sourires, ou des hellos "gratuits". C'est pourtant monnaie courante dans ce pays :D Et ça fait vraiment chaud au coeur, on ne se lasse pas de saluer les petits et plus grands sur les bords de route ou sur les berges.

Le moyen de transport le plus économique et certainement le plus amusant en Asie, c'est le scooter ! Alors attention, ici pas d'automatique, ils sont tous à vitesse. Bon c'est un peu déroutant au début mais on s'y fait très vite.



Ca nous a permis de sortir de la ville pour visiter. En premier lieu, Wat Ek Phnom, les ruines d'un temple datant du 11ème siècle (et ouais). Puis sur la route, on passe devant l'usine Pepsi laissée à l'abandon du jour au lendemain à l'arrivée des Khmer Rouges et on s'arrête à une ferme de crocodiles. Pas sur qu'ils soient soignés correctement, mais ces 100aines de crocos étaient assez impressionnants à voir.




On enchaine la journée par un petit rinçage complet comme il est de coutume en cette saison des pluies. Plus un morceau de sec, même pas le bout des chaussettes.


Mais comme d'habitude, on sera déjà secs avant d'arriver à destination : Le temple Phnom Sampeau perché en haut d'un mont rocheux faisant exception aux grandes plaines de la région. Le temple en lui même n'a rien d'extraordinaire par rapport aux autres mais il offre une vue splendide sur les rizières.




On peut également descendre dans un profond canyon aux parois verticales par des escaliers abruptes qui donnent sur deux statuts de guerriers Angkoriens qui gardent les lieux. On se croirait vraiment dans les Aventuriers de l'Arche Perdue !




Enfin, on s'est rendu dans les "killing caves". Une grande caverne de plusieurs 10aines de mètres de haut avec une fenêtre naturelle au plafond du haut de laquelle les Khmers Rouges jetaient leurs victimes (encore vivantes) et dont les ossements sont entassés dans l'autre coin de cette caverne. L'endroit est un peu glauque et on a pas eu le coeur de prendre des photos, même si cette enceinte nous a été présentée par des enfants apparemment pas émus plus que ça par l'histoire de ce lieu. On vous laisse vous renseigner sur l'Internet si vous voulez plus d'infos.

Notre escapade à deux roues se termine au temple Phnom Banan. 358 marches pour accéder aux ruines de ce temple en hauteur qui a précédé Angkor.



Voilà, c'est notre dernière des 3 nuits à Battambang avant de se diriger vers Siem Reap et Angkor. On fête ça avec une bière Angkor. Et petite dédicace aux gens du boulot qui nous lisent (mais qui ne commentent pas !) si vous voulez vous faire muter au Cambodge, c'est possible !




A - Battambang